Au Togo, les députés de l’opposition s’inquiètent d’une augmentation subite de leurs primes

Quelque 410 000 francs CFA ajoutés à leur salaire du mois de septembre 2017. Une augmentation de leurs indemnités jugée “sans raison” et “unilatérale” que les députés de l’opposition trouvent suspecte, surtout en cette période trouble.

Le parti de Jean-Pierre Fabre, l’un des ténors de l’opposition, a même décidé de publier une déclaration pour informer l’opinion nationale. “Les députés à l’Assemblée nationale, tous membres de l’opposition parlementaire, constatent avec surprise, à la fin du mois de septembre 2017 que les indemnités parlementaires que le Trésor public vient de virer directement sur leurs comptes bancaires respectifs, ont augmenté d’une somme de quatre cent dix mille francs CFA”, a expliqué Me Isabelle Ameganvi, présidente du groupe parlementaire de l’Alliance nationale pour le changement, le parti de M. Fabre.

Le flou demeurant toujours sur l’origine de cette somme, les députés de l’opposition ont décidé de la consacrer à l’aide aux victimes des dernières manifestations dans le pays.

Du côté de la questure du Parlement, cependant, on estime que la polémique est inutile, rapporte La Tribune Afrique. Cette somme, explique-t-on, correspond aux retards enregistrés depuis janvier dans la ligne du budget pour les déplacements des députés dans leurs zones respectives. “Le ministère de l‘Économie vient à peine de débloquer les fonds. Et eux, ils veulent parler de ça comme une affaire politique”, relève une source reprise par La Tribune Afrique.

La polémique sur ces primes a eu un écho retentissant d’autant plus que les 4 et 5 octobre, l’opposition a de nouveau appelé à de grands rassemblements pour exiger entre autres au président Faure Gnassingbé le retour à la Constitution de 1992, qui prévoyait un maximum de deux mandats présidentiels, mais été modifiée à plusieurs reprises depuis lors.

Les opposants au régime de Lomé craignent ainsi que ces primes soient un subterfuge pour plomber leurs efforts de mobilisation. De l’autre côté, le pouvoir y voit un moyen de l’opposition pour intensifier ses manifestations.

Une coalition de 14 partis maintient la pression sur le président Faure Gnassingbé avec des marches qui ont rencontré un grand succès dans tout le pays. Toutefois, le président Gnassingbé est resté imperturbable et n’a fait aucune déclaration devant la vague contestataire qui s’empare du Togo.

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