Gabon : saisie de biens chez l’opposant Jean Ping dans une affaire de diffamation

Un huissier de justice est venu vendredi chez l’opposant Gabonais Jean Ping en présence de forces de l’ordre pour lui signifier la saisie de ses biens  dans une affaire datant de 2015 l’opposant à un proche de la présidence.

“Un huissier de justice est venu pour signifier à M. Ping les actes de la procédure de saisie immobilière et mobiliaire” de sa résidence à Libreville et une dizaine de voitures, a indiqué l’un de ses avocats à l’AFP.

Un délai d’un mois a été donné à M. Ping avant que ses biens ne soient vendus aux enchères, a précisé l’avocat Jean-Rémy Batsantsa.

Au moins quatre camions de police et des policiers encagoulés étaient présents, en plus d’une trentaine de personnes en civil en soutien de M. Ping, a constaté l’AFP sur place.

“La présence de forces de l’ordre n’est pas surprenante, mais ce qui est étonnant c’est leur nombre et leur armement”, a accusé maître Eric Iga Iga, autre avocat de l’opposant.

M. Ping a réagi face à la presse, dénonçant une “instrumentalisation politique” de la justice.

Contactée par l’AFP, une source judiciaire proche de l’enquête a démenti ces accusations, parlant d’“affaire privée”.

La visite de l’huissier chez Jean Ping fait suite à la condamnation en avril 2015 de M. Ping à verser 600 millions de FCFA (914.692 euros) de dommages et intérêts à Hervé Patrick Opiangah, conseiller à la présidence, pour “diffamation”.

Le 12 janvier 2015, au moins 300 jeunes avaient vandalisé la résidence de M. Ping qui avait accusé M. Opiangah d‘être un “homme de main” du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba et d‘être à l’origine de l’attaque.

Les comptes bancaires de Jean Ping avaient été gelés en novembre 2015 dans le cadre de cette même affaire.

L’opposant s‘était ensuite porté candidat à la présidentielle d’août, marquée par des violences post-électorales inédites dans le pays, et qui ont abouti à la réélection confirmée par la Cour constitutionnelle du président sortant Ali Bongo Ondimba (élu en 2009), fils et successeur d’Omar Bongo Ondimba, président du Gabon entre 1967 et 2009.

Plus d’un an après, Jean Ping et de nombreux Gabonais contestent toujours les résultats de l‘élection et se revendique “président élu” du Gabon.

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Previous Post

Libéria : George Weah en tête des résultats partiels

Next Post

Présidentielle au Liberia : l’ex-footballeur Georges Weah qualifié pour le second tour

Related Posts